Et pourtant, les premiers mots que j’ai pu entendre autour de mon berceau étaient bien du gascon ! Pour tous, j’étais désormais le « chicoï » (le petit) et cette langue maternelle n’a jamais cessé depuis de m’accompagner, y compris lorsque le curé du village écrivait des vers en patois pour fustiger le nouvel occupant : allemand, cette fois.
C’est dire que, à l’instar de Montaigne, je peux affirmer avec certitude que je suis gascon, même si cette mythique province de Gascogne a aujourd’hui bien du mal à définir des limites territoriales très précises.
Sans doute est-elle comme son arbre fétiche, le pin maritime, dotée d’une racine profonde, que personne ne saurait lui dénier.