Si la mer de Glace est la nef, l’autel, c’est le mont Blanc qui «s’élève royalement avec sa tiare de glace et son manteau de neige.»
Et l’imagination se permet tous les tours et détours, tant le toit de l’Europe et le spectacle entrevu depuis la vallée délient les langues et les imaginations. Chateaubriand s’angoisse devant tant de grandeur mais Dumas rencontre Jacques Balmat, nous fait revivre les premières ascensions, puis verse dans le lyrique. La haute montagne, c’est l’ailleurs : «Vous n’êtes plus en Europe, vous êtes dans l’océan Arctique, au-delà du Groenland ou de la Nouvelle-Zélande, sur une mer polaire, aux environs de la baie de Baffin ou du détroit de Behring.»
Théophile Gautier, plus distant, montre moins d’ardeur : il dit les premiers hôtels qui reçoivent les premiers vacanciers, la civilisation des loisirs qui débute…
Hier comme aujourd’hui, le massif du Mont-Blanc attire. Car si tout s’est transformé, la haute montagne, elle, n’a pas changé. Comme le disait Hugo : «Les détails passent, l’ensemble reste.»