Dès 1830, une frénésie de voyage s’empare des européens. Il s’agit de découvrir le vaste monde, aussi de rentrer au contact de la nature dans ce qu’elle a de plus singulier. Les Pyrénées, avec leurs sommets, leurs ours et leurs mystères, s’inscrivent parfaitement dans cette singularité romantique.
C’est aussi au dix-neuvième siècle que l’époque «des eaux» bat son plein. Les médecins vous y envoient avec constance. De vieux aristocrates surannés côtoient d’épais bourgeois fatigués : sur le coteau passe un berger dans des ruissellements de laine et de lumière. Cela sous l’oeil acerbe des écrivains.
Que fait un écrivain en voyage ? Il écrit. Il écrit des textes sur cette nature qui le fascine, sur cette société qui l’ennuie, sur ces bergers qu’il admire ou méprise.
Se succèdent ainsi des pages souvent fraîches et enthousiastes, d’autres fois sombres et contrastées comme un orage sur le pic du Midi.